Marcel Tritter (1920-2001), chroniqueur de la vie castelroussine
Né le 18 novembre 1920 à Belfort, Marcel Tritter entre très vite dans le monde du cinéma en 1935, en qualité d’aide-opérateur, puis de projectionniste au cinéma « Le Rex » de Lure (Haute-Saône). Après avoir passé son brevet de projectionniste à Paris au cinéma « Le Paramount » en 1935, il devient officiellement le projectionniste du cinéma « Le Rex ».
En 1936, Marcel Tritter rejoint Paris et intégre la fabrique de matériel cinématographique Debrie, tout en travaillant comme remplaçant dans des cinémas parisiens (Rex, Pathé, Gaumont). Puis, il intègre le célèbre cabaret « Le Moulin rouge » pour réaliser les éclairages scéniques. Il va y côtoyer des vedettes comme Jean Gabin, Mistinguett et Joséphine Baker.
Grâce à l’appui de la comédienne Edwige Feuillère, il entre comme électricien au studio des Buttes-Chaumont et durant deux ans, il va appartenir à l’équipe de tournage du cinéaste Jean Renoir.
En 1938, Marcel Tritter intègre le corps de l’armée de l’air en tant qu'observateur-navigateur dans un bombardier basé en Lorraine.
En 1942, il reprend son métier de projectionniste, mais il est très vite arrêté et torturé par les Allemands pour faits de résistance. Déporté, il demeure prisonnier trois ans et demi. Après la guerre, il revint à Lure et reprit son activité de projectionniste au cinéma « Le Rex ».
Marcel Tritter arrive à Châteauroux en 1970, comme projectionniste aux cinémas « Apollo » et « Racine ». En collaboration avec M. Destal, également directeur « Le Paris » et « Le Berry » à Issoudun, il modernise les équipements de projection de ces quatre établissements. En 1980, Marcel Tritter intègre l’équipe de tournage de Georges Lautner pour le film « Le Professionnel » et en 1986, il participe au tournage de Châteauroux « District », un film de Philippe Charigot.
Marcel Tritter est nommé chevalier du Mérite cinématographique en 1973, puis officier en 1985, année de ses 50 ans de carrière.
Il décède en 2001, à l'âge de 81 ans, à la maison de retraite de Gireugne (Indre), où il a passé les dernières années de sa vie.
Il demeurait à Châteauroux, dans un appartement situé rue Nationale, qui lui servait également de studio de montage et d'atelier photographique. En effet, au-delà de sa profession d'éclairagiste et de projectionniste, il est un photographe et vidéaste amateur prolifique. Il consacre la plupart de ses loisirs à réaliser une chronique photographique concernant plus particulièrement l'Indre et Châteauroux, mais également les châteaux de la Loire et les différents lieux qu'il eut l'occasion de visiter durant ses vacances.
Le fonds Marcel Tritter (66 Fi), conservé aux Archives départementales, contient notamment de nombreux albums photographiques constitués par Marcel Tritter. Les photographies réalisées retracent une précieuse chronique, presque au jour le jour, de la vie castelroussine dans les années 1980 et 1990. Chantiers de construction, travaux de voirie, fêtes foraines, cérémonies, manifestations populaires, commerces... y sont régulièrement représentés.
Cette exposition virtuelle propose une sélection, organisée par grands thèmes, de ces photographies.