Germaine Rouillard (1888-1946), byzantiniste et philologue
Née le 5 août 1888 à Argenton-sur-Creuse, Germaine Rouillard était la fille d'un pharmacien aisé et cultivé.
Àl'issue de ses études, dans l'Indre puis à Paris, elle soutient en 1923 une thèse de doctorat intitulée L'administration civile de l’Égypte byzantine. Suivra la même année une thèse complémentaire consacrée à la papyrologie (étude des papyrus), qui constitue l'une de ses spécialités : Les papyrus grecs de Vienne, inventaire des documents publiés. L'apport de sa thèse à la connaissance de l'Egypte et de l'administration byzantine en général fut saluée lors de sa parution par l'historien Louis Bréhier (1868-1951).
Ainsi que l'écrit Nathalie Zemon Davis (Women and the world of Annales, traduction Christelle Rabier) : "Dans l’atmosphère sociale et intellectuelle relativement ouverte et libre de la Section historique et philologique de l’École pratique, quelques femmes se sont trouvées en capacité de proposer un enseignement avancé et de conduire des projets de recherche stimulants. Curieusement, toutes sont entrées par la porte de la Section philologique, même si leurs recherches intéressaient in fine tout autant la discipline historique. Germaine Rouillard est bibliothécaire à la bibliothèque de la Sorbonne quand, en 1923, paraît sa thèse de doctorat sur l’administration civile de l’Égypte byzantine. La même année, un membre de son jury de thèse lui offre un poste à l’École où il est aussi directeur d’études. Pendant les vingt-deux années qui suivent, Rouillard enseigne à ses étudiants et à ses étudiantes comment lire et interpréter les textes archivistiques byzantins – textes qu’elle ne peut étudier qu’en photographie, puisque les femmes ne sont pas autorisées à se rendre au mont Athos pour réellement consulter les papyrus – et comment appréhender les problèmes de l’histoire économique byzantine. Seule une de ses publications fit l’objet d’une recension dans les Annales dans les années 1930, mais Febvre se trouve au nombre des professeurs du Collège de France qui, en 1943, l’invitent à prononcer une conférence rémunérée. Celle-ci donne lieu à une œuvre que Marc Bloch aurait adoré lire et commenter : La vie rurale dans l’Empire byzantin (Rouillard, 1953)".
Germaine Rouillard fut la première femme titulaire d'une chaire à l'Ecole pratique des hautes études. Elle meurt à Paris le 1er septembre 1946.
(Dossier préparé par Anne Gérardot - Archives départementales). Source : biographies berrichonnes - Nathalie Zemon Davis, "Women and the word of Annales" - Photographies avec l'aimable autorisation du Cercle d'histoire d'Argenton-sur-Creuse
A l'occasion de la Journée internationale des femmes, la Déléguée départementale aux droits des femmes / DDCSPP et les Archives départementales présentent, avec les collaborations amicales de Vanessa Weinling, directrice du musée George Sand et de la Vallée noire de La Châtre, et de Sylvie Giroux, directrice du château de Valençay, un choix subjectif de biographies dédiées aux femmes indriennes.
C'est aussi l'occasion d'écouter ou de réécouter Portraits de femmes, une récente émission de la série "Mémoires vives" réalisée par la radio RCF en Berry en partenariat avec les Archives départementales.
En savoir plus :
Consulter la bibliographie de Germaine Rouillard.
« Germaine Rouillard », in Argentonnais connus et méconnus, p. 56, Cercle d'histoire d'Argenton-sur-Creuse, Argenton, 2010