Les bases américaines de Châteauroux-Déols et de la Martinerie
Les bases militaires de l’OTAN à Châteauroux et Déols (1963-1964)
Bien connue des Indriens et plus particulièrement des Castelroussins, les seize années durant lesquelles les Américains de l'US Air Force ont travaillé et vécu dans le Berry marquent ce que l’on appelle couramment la période américaine (1951-1967). En pleine Guerre froide, huit pays membres de l’OTAN, dont la France, signent le 27 janvier 1950 un accord de défense mutuelle : plus de 60 000 militaires américains s’installent alors entre la Lorraine et la Côte d’Azur. L’US Air Force fait part de son intérêt pour la base aérienne déjà existante de Châteauroux-Déols, première école de pilotage ouverte après la Libération. Ainsi, Châteauroux devient la principale base aérienne spécialisée dans la maintenance des avions. Cette base est implantée sur deux sites : le camp militaire de la Martinerie et la base de Châteauroux-Déols située près de l’usine aéronautique de la Société nationale des constructions aéronautiques du sud-ouest.
Fin 1952, la piste en dur de Déols – aujourd’hui encore en usage – est achevée. La Martinerie devient essentiellement un dépôt de stockage de pièces détachées et de réserves de guerre.
Durant les années 1950, les deux sites sont en constante évolution, que ce soit d’un point de vue militaire mais également social et urbain. De nouveaux quartiers et édifices émergent : la cité pavillonnaire des officiers de Brassioux, l’école et les habitations du quartier Touvent, le building au cœur du centre-ville de Châteauroux. Des magasins et ateliers typiquement américains voient le jour, notamment le premier « fast-food » où l’on peut trouver des hamburgers. La présence de plusieurs milliers d’américains bouleverse le quotidien rural des berrichons.
Les documents que nous vous présentons ici décrivent de l’intérieur l’organisation spatiale et le fonctionnement de la base militaire entre 1963 et 1967. Il s’agit de trois états des lieux techniques et descriptifs de l’aérodrome de Châteauroux-Déols (1963), du site de la Martinerie (1964) et des annexes de Bitray, de l’école de Touvent et du radio-phare de La Champenoise (1964) et d'un état des lieux de l'aérodrome au moment du départ des Américains (1967). Ces documents ont été conçus à la demande de la direction des bases aériennes qui dépend du ministère des Travaux publics et des Transports, et non du ministère des Armées. Ces précieuses sources offrent un panorama à un instant T de la vie dans la base, sous différents aspects géographiques, sociaux, économiques et politiques, illustrés de nombreux croquis, plans et cartes en couleur. Elles sont parfois critiques sur la situation : « La ville [Châteauroux] n’est pas à l’échelle de la base. Y arrivera-t-elle ? » et laissent présager du départ des Américains.
Ces documents ont été prêtés par le Service national d’ingénierie aéroportuaire - pôle de Châteauroux, à la suite d’un versement en 2019 (1890 W).
Avis aux amateurs de la période américaine à Châteauroux et bonne lecture !