Archives départementales de l'Indre

Louis Moreau (1883-1958), graveur libertaire

Peintre, illustrateur, dessinateur, aquarelliste et graveur sur bois, Louis Moreau est né à Châteauroux le 15 avril 1883.

Fils d’un fabricant de draps, il exerce d’abord le métier de lithographe puis s’oriente vers le dessin et la peinture sous l’influence de son ami Bernard Naudin. Louis Moreau est libertaire et proche des milieux anarchistes berrichons et parisiens ; on retrouve de nombreuses œuvres de l’artiste dans ces milieux. Toutefois, il expose aussi au Salon des Indépendants en 1909, ainsi qu’au groupe des graveurs sur bois du « Nouvel Essor ».

Il s’installe à Paris vers 1900 et entre en contact avec Jean Grave, anarchiste, à la tête du journal Les Temps Nouveaux. Pendant la Première Guerre mondiale, il collabore au Semeur, journal imprimé clandestinement en 1916 à Déols, et dirigé par Maurice Charron (dit Pierre Chardon). Il contribue également à la revue d’art et de littérature La Forge entre 1917 et 1920. Durant l’entre-deux-guerres, il donne de nombreux bois gravés aux journaux anarchistes Le Néo-Naturien (1921-1927) et à L’En Dehors, fondé par E. Armand.

Le 27 janvier 1919 il épouse Blanche Champeaux. En 1924, il est membre du groupe "Les Partisans" avec Germain Delatousche, Paul Ferjac et Paul-Émile Pissarro. Il participe à l’Almanach de la paix pour 1934, à La Revue anarchiste animée par Ferdinand Fortin et offre, en juillet 1937, plusieurs de ses œuvres pour une exposition-vente au profit des orphelins des Républicains espagnols, avec d’autres artistes comme Bouquet, Claudot, Delatousche, Luce, Vlaminck.

Il collabore aussi étroitement avec l’éditeur d’origine roumaine Joseph Ishill (1888-1966) et sa maison d’édition artisanale Oriole Press à Berkeley Heights (New Jersey, États-Unis), à laquelle il donne une belle quantité de gravures originales. Ces œuvres sont accessibles en ligne, sur le site de la bibliothèque de l’Université du Michigan.

Après la Seconde Guerre mondiale, Louis Moreau collabore encore à L’Unique, publié par E. Armand jusqu’en 1956, et à L’Homme et la vie, fondé par Manuel Devaldès en 1946.

Louis Moreau s’essaie au portrait à l’huile, au fusain, mais ses œuvres les plus connues restent les bois gravés. Il illustre des livres, tel que Chansons populaires dans le Bas-Berri de ses compatriotes berrichons Emile Barbillat et Louis-Laurian Touraine. Il illustre aussi Les Satires de Juvénal et Les Physionomies végétales d’E. Reclus.

Il reçoit un prix à Paris le 5 mars 1951 pour Ville sous la neige.

En 1950 son domicile à Neuilly figurait sur les listes de domiciles anarchistes à surveiller par la police. Il meurt à Malakoff le 9 mars 1958.

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